L'Arche de Zoé #2 : L'ELEPHANT

Nous sommes en 2040. 

Steven Nils Macron-Démission M’Bappé, embryon agenré issu de la rencontre des gamètes de Kylian M’Bappé et de Greta Thunberg, et porté pendant 36 mois par une Brigitte Macron augmentée et régénérée par sa robotisation, est à la tête d’un consortium d’actionnaires qui dirigent la SARL France™.

Malgré tous leurs efforts, la sixième extinction de masse poursuit son inexorable avancée.

Un bouleversement terrible, qui se paie en espèces.

Aujourd’hui, le dernier éléphant s’est éteint.

 

Image par Hany Alashkar de Pixabay

L’éléphant est reconnu comme étant le plus gros mammifère vivant sur terre.

Après Gérard Depardieu, évidemment.

 

Fait amusant, avec ses sept tonnes en moyenne, l’éléphant est le seul animal terrestre réputé incapable de sauter. A moins bien sûr de lui faire avaler un ananas bourré d’explosifs.

 

(Le sauté d’éléphant à l’ananas : une recette simple et délicieuse. Par contre il faut être nombreux à table.)

 

Ce à quoi nous pouvons aisément en déduire que deux des caractéristiques principales qui permettent de reconnaitre un éléphant sont :

   1°/ Son goût prononcé pour les sucreries, et notamment l’ananas dont il raffole

 
   2°/ Sa méconnaissance absolue de la nature profonde de l’être humain, en qui il a une confiance aveugle et indéfectible (ce qui semble être un trait de caractère que l’on retrouve chez la plupart de nos amis les bêtes). 

 

Par exemple, dans Tintin au Congo, Tintin brûle un éléphant avec une loupe puis le fait exécuter froidement par un chimpanzé qui lui tire entre les deux yeux. Juste avant de repartir avec ses deux défenses sous le bras en guise de trophée à accrocher au-dessus de la cheminée. Certes, ce n’est pas encore l’hécatombe d’antilope ou le rhinocéros dynamité, mais c’est déjà un bon début.

Attention, il faut séparer l’œuvre de l’homme. C’était le bon vieux temps du Congo belge, où l’on pouvait être raciste (pardon je voulais dire : avoir une vision paternaliste de l’homme noir) et publier dans un journal collaborationniste (pardon je voulais dire : un torchon antisémite) en écrivant des albums pour enfants. Hergé : Une ligne pas si claire que ça finalement.

 

A contrario de son énorme poids, l’éléphant possède le plus petit cerveau du règne animal proportionnellement à sa masse. L’auteur de cette statistique ne savait probablement pas que l’Homme appartient lui aussi au règne animal, sinon il aurait révisé son classement.

 

L’habitat naturel de l’éléphant est majoritairement la steppe, la savane, et la forêt. Il serait extrêmement maladroit d’évoquer ici le magasin de porcelaine. Si ses habitats naturels ont tendance à se réduire drastiquement ces dernières années, il n’est pas simple d’en parler sans susciter l’embarras ou le malaise de l’auditoire. Essayez pour voir : il suffit d’évoquer la perte d’habitat de l'animal pour qu’il y ait soudain comme un éléphant dans la pièce.

  Image par OpenClipart-Vectors de Pixabay

 

Le cri de l’éléphant commun est appelé le barrissement. Celui de l’éléphant blanc, le Barry White. 

 

La couleur de sa peau est grisâtre, même si l’homme, grisé par un excès de rouge, aura parfois tendance à la voir rose.

 

L’éléphant possède plus de quinze mille muscles dans la trompe. Avec un entraînement adéquat et un régime diététique poussé, il pourrait aisément mettre à profit ce membre viril pour devenir champion du monde de bras de fer, lutteur professionnel ou culturiste médaillé. Mais en fait il est comme tout le monde : il prend une bonne résolution le 31 décembre, il s’inscrit à la salle de muscu pour 150 balles par mois, il y va une ou deux fois pour faire bonne figure, et puis au bout de trois semaines il abandonne sans résilier son abonnement. 

 

Ses grandes oreilles lui sont très utiles pour la régulation de sa température, tout comme François Bayrou…qui utilise ses mains pour mettre une torgnole à un gamin quand il a un coup de chaud. Attention, on emploie parfois le terme de « grandes oreilles » pour l’espionnage, mais chut : c’est secret défense.

 

L’éléphant est souvent accompagné d’un cornac, qui est à la fois son guide, son maître et son soigneur. Conseil touristique : en Inde, où l’éléphant est sacré, il est recommandé d’aller visiter les fameux alignements de cornacs.

 

L’éléphant est très rancunier : il n’oublie rien. C’est pourquoi on emploie souvent l’expression avoir une mémoire d’éléphant (Contrairement au poisson rouge dont la mémoire ridicule serait de 8 minuscules secondes). D’après une étude scientifique, « des chercheurs ont évalué cette mémoire en plaçant 30 échantillons d’urine dans plusieurs endroits et ils ont observé. 20 ans après les éléphants s’en sont souvenu ». Quel talent remarquable. Ce qui nous amène deux questions : D’où lui vient cette mémoire phénoménale ? à partir de combien de litres d’alcool par jour devient-on scientifique ?

 

Lors de la saison des amours, le taux de testostérone de l’éléphant est multiplié par cinquante. Pour séduire la femelle, le mâle en rut agite les oreilles et secoue la tête. Son pénis devient vert et il urine sur la femelle. C’est véridique, je l’ai vu dans le docu animalier « l’Affaire DSK » sur Netflix.

 

Selon Aristote, qui était loin d’être la moitié d’un con, « L’éléphant n’est sujet à aucune maladie si ce n’est de vents qui le font beaucoup souffrir ». Et en plus de ça le Smecta n’est même plus remboursé. (Un éléphant ça trompe énormément. Aristote aussi).

 

Le dernier éléphant vient de s’éteindre aujourd’hui. Un meurtre cruel et sordide, puisqu’en plus d’avoir été abattu froidement comme trophée de safari par un riche occidental en manque de sensations fortes, puis dépourvu de ses défenses en ivoire, il a également été privé de ses pattes : triste sort que celui de l’éléphant achevé par le retour en force du disco. Il sera inhumé au cimetière des éléphants.

Jamais un truc aussi bête ne pourrait arriver à L’Homme. 

 

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