Confinement général des forces de l'ordre



Face à la pandémie de victimes de violences policières qui sévit actuellement, le Président s’est prononcé pour un confinement général des forces de l’ordre, qui permettra de ne pas saturer des tribunaux déjà très encombrés et au bord de la rupture.

Le gouvernement a pris la courageuse décision de faire cesser immédiatement toute activité à l’ensemble des policiers sur le territoire, afin de ne pas les exposer plus longtemps à ce terrible fléau.


Ce nouveau virus qui frappe les forces de l’ordre de plein fouet se manifeste notamment par l’apparition d’un ou plusieurs des symptômes suivants chez l’officier de police contaminé : des traces de sang sur le plastron ou les chaussures, des contusions sur les poings, des éclats d’os ou de dents à la jointure des doigts, des cellules épidermiques sous les ongles, ou des morceaux de chair sanguinolente sur le tonfa.


Au vu du grand nombre d’observateurs ayant fait remarquer l’abondance de bavures, on a longtemps cru que l’hyper salivation était également l’un des symptômes.


Selon les plus hautes instances scientifiques du pays, il est primordial de ralentir la progression de l’épidémie et de casser son pic afin de désengorger les voies judiciaires. Les policiers confinés ont d’ailleurs très vite pris l’habitude d’applaudir les magistrats tous les soirs à 20 heures pour saluer leur dévouement et leur donner la force de continuer à prononcer des non-lieux ou à classer les affaires sans suite.


Mais comment en est-on arrivé là ? ce qui n’était au départ qualifié par nos gouvernants que de simple dérapage épisodique et isolé s’est très vite transformé en une véritable hécatombe quotidienne. Pour comprendre cela, il faut rappeler l’extrême taux de contagiosité de la victime de violence policière, que les agents infectés se refilent de l’un à l’autre au sein d’une compagnie sans même s’en rendre compte. Il en a résulté une augmentation exponentielle du nombre de policiers ayant contracté ce nouveau mal. En très peu de temps, des foyers de policiers contaminés se sont développés un peu partout en France.


Le Président a ensuite expliqué que durant le confinement, seuls les éléments de police absolument nécessaires et indispensables seraient maintenus, sans désigner précisément lesquels. Sur ce point les avis des spécialistes divergent, mais il semblerait que seules les polices d’écriture et d’assurances soient encore autorisées à continuer.


En prévision du déconfinement, une application StopVictimes sera lancée très prochainement pour pouvoir traquer et retracer le parcours de chaque policier, afin de savoir s’il a été en contact avec de potentielles victimes de violences, et lui permettre de s’isoler pour protéger ses confrères. Sur le plan des données personnelles et des libertés individuelles, pas d’inquiétudes : le bel esprit de corps et l’omerta qui règnent depuis toujours dans la police seront préservés.


L’organisation de tests permettant le dépistage systématique des malades sera mise en place. Ils permettront de recueillir les témoignages de policiers et d’identifier les faux négatifs. Il existerait en effet de très nombreux policiers porteurs sains asymptomatiques, mais qui auraient pourtant été au contact avec des victimes de violence policière.


Les chercheurs de l’assemblée nationale planchent d’ores-et-déjà sur une loi-vaccin qui protégerait une bonne fois pour toutes les policiers de leurs victimes. Rappelons que ce sont les mêmes qui avaient déjà travaillé d’arrache-pied sur une loi protégeant les CRS des mutilations engendrées lors des manifestations.


De plus, il n’est pas encore prouvé qu’un policier contaminé une première fois par des victimes développe des anticorps par la suite. La rechute reste donc théoriquement possible. Face à cela, les scientifiques s’orientent vers le concept d’« impunité collective ».


Sitôt ce communiqué diffusé, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer une répression inouïe de la liberté de violence policière.


C’est un très mauvais coup porté à l’image de la police.


Point positif, le remède est déjà tout trouvé : l'épidémie s'éteindra d'elle-même lorsqu'il n'y aura plus une seule victime de violence policière.

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