Le DPID #3 : le Chiotte à la turque


Le Chiotte à la turque dans son plus simple appareil - Une allégorie
 (Image par Stefan Keller de Pixabay)


S’il y a bien un objet qui mérite sa place dans ce panthéon, c’est le chiotte à la turque, ou je ne m’y connais pas. Le chiotte à la turque est véritablement la quintessence du génie humain. Il confine au sublime. 

Outre le kébab et le génocide arménien, c’est aux chiottes à la turque que l’on pense tout naturellement quand on dresse la liste des inventions majeures de la Turquie. Car le chiotte à la turque vient effectivement de Turquie, ainsi qu’une analyse sémantique un peu poussée semble le révéler (cf. à la turque : de Turquie). Une autre source, beaucoup plus contestée cette fois, attribuerait cette invention à un simple médiateur des rencontres de football, ainsi que le nom pourrait également le laisser suggérer (cf. aux chiottes : l’arbitre). Bien que cette théorie soit fort peu admise de nos jours, le lecteur avisé la gardera néanmoins à l’esprit, car là où l’arbitre erre, le doute est permis. 

Plus probablement, le chiotte à la turque aurait été inventé par un individu dénommé Cüneyt Bihnné. Invention qui lui valut d’ailleurs, il faut le rappeler, une belle légion döner, pour, je cite, « contribution inestimable à la salubrité publique du pays ». Cüneyt Bihnné aurait tout simplement considéré que ce système serait plus facile à nettoyer que des toilettes classiques puisqu’installé au niveau du sol, il suffirait d’y balancer un seau d’eau de temps en temps et le tour serait joué. Permettez-moi cependant de ne pas m’étendre plus longtemps sur ce cas Bihnné à l’hygiène plus que douteuse. 

Comme le rappelle Bernard-Henri Wikipédia, Plus Grand Philosophe du vingt-et-unième siècle, « la précision à la turque permet également à l’usager moyen de mieux distinguer les toilettes des champignons, qui sont bien évidemment à la grecque, eux ». Pas faux. Notons que la confusion reste néanmoins fréquente, puisque rien n’empêche d’attraper des champignons dans ce genre d’endroit, qu’ils soient à la Grecque ou à n’importe qui d’autre. Le lecteur mathématicien s’enorgueillira de trouver ici un lien de proportionnalité entre la quantité de champignons présents et le nombre de seaux d’eau mis dans les toilettes, ce qu’on ne saurait lui contester.    

Fréquemment moqué par les Occidentaux, le chiotte à la turque est considéré comme hautement sacré en Turquie. Véritable édifice religieux, il conviendra de retirer ses chaussures en entrant et de s’y accroupir religieusement afin de procéder aux Saints-Sacrements sur les Fonts Baptismaux (c’est une façon polie de dire les choses). D’où son nom d’origine, tombé il est vrai en désuétude de nos jours, de chiotte-Allah-Turc. 

Interrogé à l’avenir sur la délicate question du chiotte à la turque, l’usager désormais éveillé par la lecture de ce précieux dictionnaire évitera de répondre comme pour le kébab : « Salade-tomates-oignons ». Ce serait faire montre d’un véritable goût de chiottes en matière d’humour. En revanche, il ne s’étonnera pas qu’on lui serve encore et toujours des salades à propos du génocide arménien. 

Si comme nous venons de le démontrer, le chiotte à la turque est rigoureusement inutile, la lecture de cet article ne l’est pas moins. Que cela n’empêche pas le lecteur d’aller voir quel sera l’objet de l’article suivant. Il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre C.



Pour lire le précédent article du dictionnaire : le Boudin de Porte

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