Barrageux Comedy Club - épisode n°127 : les sénateurs votent pour la suppression d'un nouveau jour férié !
Bienvenue au Barrageux Comedy Club : l'endroit où chaque semaine on libère le trop-plein de rage contenue par quelques vannes, pour éviter la rupture. Épisode 127 : supprimer des jours fériés, c'est augmenter le nombre de jours furieux !
Barrageuses, Barrageux : aujourd’hui le temps est aux rageux !
Cette semaine dans la Macronie, les agriculteurs français sont en colère contre l’accord avec le Mercosur qui se prépare, Bruno Retailleau a envoyé une lettre aux Préfets pour « taper où il faut quand il faut », et le Président Macron aurait dit en interview que les Haïtiens sont « complètement cons » … Vous ne savez pas quoi faire de ces infos et c’est tant mieux : moi non plus !
L’information principale de la semaine, c’est le vote des sénateurs en faveur de la suppression d’un nouveau jour férié.
Quoi ? comment osent-il toucher à ces jours fériés que nous avons durement acquis à la sueur de nos guerres, de nos luttes, de nos révolutions ? (je dis « nous » comme si j’y avais participé alors que moi en quarante j'étais bien planqué dans l'avenir)
Ces jours fériés, qui sont le seul avantage réel que nous ont apportées les religions (tel que je l’ai démontré avec brio dans cette tribune de vendredi dernier) ?
En vérité, je vous le dis : Supprimer des jours fériés en France, c’est à coup sûr augmenter le nombre de jours furieux !
Françaises, Français, allons-nous laisser les sénateurs, ces gens élus pour qui nous n’avons même pas voté, décider de nos vies ?
Les sénateurs, ces tortues semi-grabataires qui n’ont jamais exercé un vrai métier de leurs vies, qui passent tranquillement le temps à attendre leur retraite bien calés dans les bancs du Sénat sur leurs trains de sénateurs, justement, dont la préoccupation principale est de savoir s’il y aura des pommes vapeur au persil pour accompagner le bœuf en daube à la cantine du Palais du Luxembourg, si Bernadette du Froufrou a gagné dans la 5ème à Longchamp, ou si le monte-escalier Stannah à deux vitesses avec caméra de recul et ABS de série sera en promotion pour le Black Friday ???
Les sénateurs, dont je rappelle qu’ils coutent chaque année aux Français la bagatelle de 350 millions d’euros (l’équivalent d'un plein chez Total ou une plaquette de 500 g de beurre demi-sel), soit à raison de 348 gâteux par hémicycle, un montant de plus d’un million d’euros par tête de bois !
Eux qui se sont généreusement octroyés en janvier dernier une augmentation de 700 euros par mois de l’avance de frais de mandat pour tenir compte du « contexte inflationniste » ! C'est gonflé !
Qui, parmi les lecteurs de ce blog, peut se vanter d’avoir déjà reçu au cours de sa carrière une telle augmentation, à part Mauricette Sodebo, héritière de la célèbre société de salades en barquette dont je sais de source sûre qu'elle me lit depuis que j'ai eu le courage de lui demander à la radio si elle pouvait commercialiser des salades composées uniquement de leurs délicieuses fourchettes comestibles ?
Je sais bien que je m'égare en racontant des salades, mais si je m'égare, n'est-ce pas justement parce que le train de sénateurs déraille ?
Or, je vous le dis : quand le train de sénateurs déraille, il faut savoir changer de voie !
Plus précisément, les sénateurs ont voté pour que les salariés travaillent 7 heures de plus par an sans rémunération, mais sans imposer de jour en particulier. Il pourra s’agir d’un jour par an, de 10 minutes par semaine, ou deux minutes par jour par exemple.
Objectif avoué n°1 : récupérer 2,5 milliards d’euros pour les caisses de la « branche autonomie de la sécurité sociale », dont la principale utilité est à destination des personnes âgées...
Tiens donc ! Les sénateurs, ces personnes du troisième âge, à côté de qui Michel Barnier à l’air d’un jeunot, Brigitte Macron d'une première communiante, et Michel Drucker d'un cinquantenaire bien tassé, auraient-ils peur pour leurs vieux jours ?
Objectif semi-avoué n°2 : redonner aux Français le goût de la valeur travail.
Ah, ça c’est sûr, voilà une mesure logique sortie de leurs têtes d'énarques qui va nous donner envie de bosser !
M'enfin : Imagine-t-on offrir à un enfant le « livre » de Jordan Bardella pour lui donner le goût de la lecture ?
Cuisine-t-on des salsifis à un proche pour lui faire découvrir les vertus du véganisme ?
Aurait-on l’idée de donner des coups de tonfas aux manifestants pour leur apprendre à manifester ? (oui)
Heureusement, sentant venir le vent de la contestation, Élisabeth Doineau (sénatrice UDI) a brandi sa plus belle carte joker :
« Nous ne faisons pas cette proposition de gaîté de cœur »
Ouf, merci à toi, Élisabeth, de nous rassurer ! ça va beaucoup mieux en le sachant ! « Allez les gars, c’est bon, on annule tout, on remballe le matos, les merguez les drapeaux les fumigènes et le porte-voix, Babette a dit qu’elle le faisait en se pinçant le nez donc c’est OK pour nous ! »
Honnêtement, a-t-on déjà vu un sénateur faire quelque chose de gaité de cœur, eux qui sont aussi joyeux qu’un jour de pluie à Limoges dans un film des Frères Dardenne en noir et blanc ?
Et puis, je vous pose la question : est-on sûr que les sénateurs ont bien un cœur ? Les scientifiques n’ont pas encore réussi à le prouver malheureusement !
Surtout, comme je le disais la semaine dernière : Attention ! ça commence à faire beaucoup ! vous allez nous fâcher les syndicats ! Et comme on dit : syndicat qui bout, syndicat debout, syndicat bouillu, syndicat dans la rue !
Voilà qui devrait arrêter les-mots-rage-ie pour l’instant.
Jusqu'à la semaine prochaine.
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