Barrageux Comedy Club - épisode 19 : éoliennes offshore

 

 

Bienvenue au Barrageux Comedy Club : l'endroit où chaque semaine on libère le trop-plein de rage contenue par quelques vannes, pour éviter la rupture. Épisode n°19: quand le président inaugure un parc d'éoliennes, pas moyen de se faire porter pâle(s)...

 

Barrageuses, Barrageux : aujourd’hui le temps est aux rageux !

Cette semaine, petite actualité écolo pour le Président, qui a inauguré le premier parc éolien offshore de France.

Ah c’est sûr que dès qu’il s’agit de brasser de l’air, le politique n’est jamais bien loin. Ajoutez le terme « offshore », et vous pouvez être certain que l’élite de la nation accourt pour savoir si y aurait pas moyen de planquer encore un peu de pognon discrètement.

Tu crois que quand on a dit au président que c’était pas l’inauguration d’un paradis fiscal mais celle d’un parc éolien, il a regretté de pas s’être fait porter pâle(s) ?

Le Président se verdit donc officiellement devant la presse, mais aux dernières nouvelles, c’est pas parce qu’il serait devenu écolo, c’est parce qu’il a eu le mal de mer sur le bateau qui l’emmenait jusqu’au parc éolien.

En plus Macron s’est retrouvé obligé d’y aller alors que c’était un projet débuté il y a plus de dix ans, porté par un de ses prédécesseurs. C’est vrai qu’habituellement pour lui la mer c’est plutôt piscine chauffé à Brégançon, jet ski, ou yacht privé des copains, alors l’écologie hein… 

Le parc se situe à 15 kilomètres au large de Saint-Nazaire et est doté de quatre-vingt éoliennes d’une puissance installée de 480 mégawatts (MW) « soit 5 % de ce qui nous manque, dans les jours les plus froids en ce moment ».

5% ! C’est bon, on est sauvés ! on va pouvoir se chauffer à 19,5°C cet hiver et laisser la box allumée toute la nuit, youpi ! D’après les estimations de nos meilleurs scientifiques, il ne manquerait donc plus que 3,76 milliards d’éoliennes en France pour avoir le droit de maintenir les besoins vitaux que sont les enseignes électriques des magasins, l’éclairage des publicités d’abribus ou celui de la Tour Eiffel, et la diffusion d’Hanouna à la télé.

Mais moi je pose les vraies questions : aura-t-on seulement le droit de démarrer l’appareil à raclette cet hiver ???

Au passage, bravo à tous ces génies politiques et commerciaux qui ont tout misé sur la voiture électrique pour les années à venir, bonne idée les champions, bien vu, c’est un secteur porteur !

D’ailleurs, j’y pense, ne devrait-on pas remplacer le symbole de l’ampoule électrique qui s’allume quand on a une idée par une bougie ? ça serait plus cohérent non ? 

Bon c’est vrai qu’on se moque, on se moque, mais jusqu’ici c’est plutôt positif comme nouvelle pour une fois. Ce qui n’a pas empêché le traditionnel chœur des lamentations de se faire entendre, je cite :

- Les éoliennes, ça déforme le paysage …

- Les éoliennes, les oiseaux s’assomment dedans …

- Les éoliennes offshore, ça nuit à la pêche professionnelle …

Blablabla … Non mais un peu de sérieux ! ça manque de crédibilité vos arguments, les gars, c’est pas avec ça que vous allez vous faire entendre ! Surtout que y avait quand même un peu mieux, parce que si on y réfléchit :

- les éoliennes, ça sert à enrichir les promoteurs privés et les entreprises qui se sont lancés dans le business

- les éoliennes, ça sert Macron quand il veut vendre à l’opinion ses nouvelles centrales nucléaires qui viendront en complément 

- les éoliennes, ça cache la surconsommation d’électricité

 

Car le vrai problème, c’est qu’on construit toujours plus de centrales électriques, à énergies renouvelables ou non, pour justifier une augmentation future des besoins d’électricité (+ 40 % d’ici 2050 …), sans jamais oser réfléchir à nos modes de vies ou remettre en question nos consommations. Enfin : déjà ceux de l’élite et des industries. 

(Et en plus vous êtes en train de lire ce texte sur internet, donc vous participez au problème : arrêtez immédiatement de me lire !!!)

Coincé dans un contexte de crise de l’énergie en Europe, notre président table sur une « reprise en main de notre avenir énergétique », et veut être la première grande nation à sortir des énergies fossiles. Une reprise en main, ça veut pas dire qu’on va retourner au lavoir pour arrêter d’utiliser les lave-linges, ça veut littéralement dire une « stratégie portée par Manu » : on va construire plus de centrales nucléaires.

Sans transition (énergétique), Macron a aussi annoncé vouloir aller « deux fois plus vite » sur les projets d’énergie renouvelable et sur le nucléaire. Ah bah oui bonne idée, déjà que les centrales d’aujourd’hui marchent plutôt bien et qu’elles ne sont pas dangereuses ni contestées, si on les passe en force, qu’on réduit les délais de construction, qu’on rogne sur les études préalables, les contrôles et les délais de chantier, je vois vraiment pas ce qui pourrait arriver de grave… (en fait si, je vois, c’est du second degré. Ça va péter et on va tous crever). 

Sans même parler du temps d’instruction des dossiers environnementaux, ça on s’en fout complètement. Y a même pas de blagues. 

On assiste là à un beau revirement de Macron, qu'on disait plutôt opposé aux éoliennes jusque récemment. Selon une information du Monde, « le couple Macron a longtemps soutenu le combat du présentateur Stéphane Bern contre les éoliennes. ». Le combat, carrément ! Faut quand même pas déconner ! Bern, finalement, c’est un peu notre Don Quichotte du Lider Price.

"Retire tout de suite tes sales éoliennes de mon paysage !"

 

Vous aussi vous entendez la voix d'André Malraux : « entre ici, Jean Moulin-à-vent, et ton sinistre cortège ! ».

Moi je pense qu’on devrait inventer les « Hé-ho-lienne ». à chaque fois que quelqu’un se dirait « Hé oh, ça va pas, on marche sur la tête » à propos du gouvernement, on produirait de l’énergie : abondance assurée.

Voilà qui devrait arrêter les-mots-rage-ie pour l’instant.

Jusqu’à la semaine prochaine.

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Commentaires

  1. Est-ce que les éoliennes permettront aux bateaux d'être directement alimentés pour la pêche électrique ? On n'arrête pas le progrès.

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  2. si je vais chercher ,tous les matins, ma baguette à pieds, je peux continuer à te lire?

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